En mai dernier, trois séminaristes ont été ordonnés diacres en vue du sacerdoce à l’église S. Vincent de Ciboure, et fin juin, Mgr Aillait ordonnait également trois nouveaux prêtres à la Cathédrale de Bayonne, pour le service de notre Eglise diocésaine. Quelques mois après leur ordination, trois d’entre eux nous partagent leur joie de servir le Seigneur.
Le prêtre, instrument de la Miséricorde Divine
« Après mon ordination presbytérale, j’ai eu la grâce d’avoir un été bien rempli pastoralement : messes de prémices, camps de jeunes, paroisses, ou encore confessions. J’ai été tout particulièrement touché par les deux semaines que j’ai passées à Saint-Louis d’Antin, la paroisse de la gare Saint-Lazare à Paris. Depuis, les années 50, cette petite église entourée par les grands magasins parisiens, est le sanctuaire de la Miséricorde à Paris. Tous les jours, de 8h à 20h (parfois 22h), des prêtres se relaient pour accueillir les chrétiens qui veulent puiser la Miséricorde du Seigneur au beau sacrement de la pénitence et de la Réconciliation. La foule qui attend aux portes des confessionnaux ne tarit presque jamais. La diversité des pénitents est impressionnante : des gens qui se confessent tous les mois, d’autres ne se sont pas confessés depuis 20 ans, des cadres qui travaillent dans le quartier et des petites mains des magasins, des touristes, des étrangers, etc. Mes années de séminaire m’ont préparé à célébrer ce beau sacrement mais le vivre est tout autre chose. Le Seigneur se sert de notre pauvre personne pour faire couler dans les cœurs des pénitents son Amour miséricordieux, pour adresser quelques paroles de réconforts, pour encourager, relever, pour apporter quelques lumières. Quel grand mystère ! Nous faisons ce que nous pouvons mais nous voyons bien nos limites. Ultimement, c’est bien le Seigneur qui agît malgré nos insuffisances : « Ô merveille, qu’on puisse ainsi faire présent de ce qu’on ne possède pas soi-même, ô doux miracle de nos mains vides ! » dit le curé d’Ambricourt dans le Journal d’un curé de campagne de Bernanos. »
Abbé Paul de LAPASSE, prêtre.
La Mission d’étude : une charité pastorale
« Depuis le début du mois de septembre, me voici plongé au cœur de l’Église universelle, en la ville de Rome où je suis actuellement en étude pour deux années en vue d’obtenir une licence en théologie morale. Après avoir vécu un enracinement profond dans mon diocèse, grâce à ma formation au séminaire diocésain de Bayonne, j’habite maintenant au séminaire français de Rome et je rends grâce au Seigneur : ce lieu me donne en effet l’occasion précieuse de vivre en communauté avec des séminaristes, des diacres et des prêtres de la France entière. Quelle richesse !
Les études que je réalise à l’Université pontificale de la Sainte-Croix me permettent de poursuivre ma formation intellectuelle tout en m’ouvrant à l’Église universelle tant les nationalités des professeurs et des étudiants sont variées. C’est l’occasion d’exprimer ma gratitude pour la qualité de la formation intellectuelle reçue au séminaire de Bayonne. Cette formation initiale me permet de profiter pleinement de ce que je vis à Rome. Merci à mes professeurs du séminaire de Bayonne !
Au-delà de l’aspect purement intellectuel, les études sont aussi pour moi une manière spécifique de vivre mon diaconat, en ce sens que j’essaie de vivre ce temps d’étude comme un service, et non comme une simple satisfaction de l’intelligence, un service pour celles et ceux vers qui je serai envoyé lors de mon retour dans le diocèse. Et comme par surcroît, ce que j’étudie est également la source d’une profonde joie, mais aussi un appel à une conversion personnelle. La théologie morale est en effet un trésor qui m’invite et me pousse à aimer toujours plus chaque jour le Christ et mon prochain, autrement dit, à vivre en fils de Dieu. Tout un programme ! »
Abbé François-Régis JASNOT, diacre.
Au service des plus pauvres
« Cela fait un peu plus de six mois que je suis diacre, et ma formation se poursuit à Rome, où je demeure encore pour une Licence canonique en Théologie. C’est donc dans la Ville éternelle que je suis appelé à vivre et à exercer mon ministère diaconal, partageant le temps entre les études et quelques lieux de pastorale.
Dans le domaine des études, vécues comme un service pour notre Église diocésaine, je suis toujours émerveillé de pouvoir approfondir le mystère de notre Foi. Bien souvent, à chaque cours, c’est comme si une nouvelle porte s’ouvrait avec un nouveau domaine à explorer. Il y aurait de quoi se perdre dans la recherche ; il faut donc se concentrer, afin que ce qui a été semé puisse porter du fruit.
L’activité en paroisse me permet d’aller à la rencontre des habitants les plus pauvres de Rome. À côté du Séminaire, l’église Sant’Eustachio a développé un important centre de charité, offrant les repas, les commodités et des lieux de repos à ceux qui n’ont pour toits que les ponts qui enjambent le Tibre. Dans ce cadre, le service n’est plus seulement une théorie, mais il est mis en pratique. La différence de nos réalités de vie oblige à puiser en profondeur pour témoigner de l’amour du Christ.
La vie au Séminaire est exigeante, et elle demande patience et douceur. Chacun est invité et doit prendre part à l’édification du Règne de Dieu, qui doit se vivre au Séminaire, pour ainsi faire grandir et mûrir l’Appel du Seigneur à le suivre dans la voie du sacerdoce ministériel. Pour cela, les « nombreuses » années de formation ne sont pas de trop. Avec la pastorale et les études, elles permettent de faire germer ce que le Seigneur a semé le jour où l’on a entendu son Appel. Dans une communauté de formation, à Rome mais aussi vis-à-vis de ceux qui sont à Bayonne, comme diacre, le rôle est d’autant plus exigeant. On fait partie des anciens et le témoignage que l’on donne requiert de nous un enracinement dans le Christ toujours plus profond, afin qu’il soit toujours plus fécond.
Relisant les quelques années passées dans des maisons de formation, je ne peux que rendre grâce pour ce que j’y ai reçu et ce que j’y reçois encore. Les amitiés nouées, les moments traversés et les nombreuses expériences vécues sont autant de pierres angulaires, signes et présences du Christ, sur lesquelles reposer sa tête pour progresser dans la réponse à l’Appel du Seigneur. »
Abbé Baptiste POCHULU-BEITIA, diacre.